L’économie mondiale maintient son cap malgré les turbulences

20 Oct 2025

L’économie mondiale préserve son rythme de croissance proche de 3 %, malgré les tensions commerciales et une instabilité politique persistante. La question des tarifs douaniers demeure le principal sujet de vigilance. Après plusieurs accords bilatéraux et une trêve commerciale avec la Chine, le taux moyen des droits de douane converge désormais vers plus de 15 %. Un niveau élevé mais inférieur aux menaces initiales formulées au printemps dernier. Si le choc tarifaire pèse sur le commerce mondial, il n’a pas encore freiné la dynamique de fond des grandes économies.  

L'économie mondiale maintient son cap malgré les turbulences decoration

Les États-Unis affichent une croissance soutenue : le PIB du deuxième trimestre a progressé de 3,8 % en rythme annualisé, principalement porté par la consommation des ménages. Les indicateurs d’activité restent relativement bien orientés et la confiance des entreprises demeure solide. Deux signaux appellent toutefois à la prudence : un marché de l’emploi en ralentissement et une inflation persistante autour de 3 % qui pourrait accélérer avec les effets différés des hausses de tarifs.

Face aux signaux d’affaiblissement du marché du travail, la Réserve fédérale a repris le chemin de l’assouplissement monétaire avec une première baisse de taux en septembre et une priorité donnée à l’emploi et à la stabilité de la croissance réaffirmée par son président Jerome Powell. En parallèle, la loi One Big Beautiful Bill Act pérennise les baisses d’impôts engagées, assurant un environnement fiscal toujours favorable pour les ménages et les entreprises. Un ralentissement économique progressif semble inévitable, mais les soutiens budgétaires et monétaires restent suffisamment puissants pour écarter un risque de récession à court terme.

La zone euro peine à trouver son rythme, avec une croissance attendue entre 0 et 0,5 % en 2025. L’activité industrielle demeure faible et la demande intérieure se redresse difficilement. Cependant, plusieurs facteurs ouvrent des perspectives plus favorables : la baisse des prix de l’énergie et surtout, la mise en œuvre de plans d’investissement d’envergure en Allemagne. Le pays tourne la page de l’austérité avec un plan colossal de plus de 1 000 milliards d’euros sur dix ans, ciblant la défense, les infrastructures et la transition énergétique. Ce plan pourrait relancer la machine économique du pays avec des premiers signes visibles dès 2026, entraînant dans son sillage l’ensemble du continent européen. Ce regain d’activité a d’ailleurs déjà favorisé un retour des flux d’investisseurs internationaux sur les marchés européens.

La technologie et l’Intelligence Artificielle (IA) demeurent les principaux moteurs de performance des marchés actions aux États-Unis également soutenus par la vigueur économique et l’anticipation d’une politique monétaire plus accommodante. En Europe, la dynamique repose davantage sur les secteurs industriels, financiers et domestiques, mieux positionnés pour bénéficier du cycle d’investissement à venir. Cette configuration géographique différenciée devrait se maintenir à court terme.

Malgré ce tableau globalement positif, plusieurs risques demeurent. Aux États-Unis, une réaccélération de l’inflation pourrait contraindre la Fed à modérer ses baisses de taux. Par ailleurs, les investissements massifs dans l’IA font naître de fortes attentes en matière de retour sur investissements et de gains de productivité. Une matérialisation plus lente que prévu des retombées économiques pourrait peser temporairement sur les valorisations du secteur technologique.